
Bonne lecture et vive les critiques comme d'hab.

Les Animaux dans les jeux vidéo
[Ma vie] La semaine dernière, alors que je circulais de nuit en voiture, j’ai aperçu à quelques centimètres de mes roues, un hérisson en plein milieu de la route. Heureusement, j’ai eu le temps d’épargner la pauvre bête qui à son habitude, avait mal choisi son moment pour (tenter de) rejoindre la forêt. D’ailleurs, peut-on parler de moment adéquat sur une route fréquentée de jour comme de nuit ? Bref, j’ai regardé dans mon rétroviseur. Une voiture me suivait. Soudain, une question est venue à mon esprit. [/Ma vie]
Est-elle parvenue à l’éviter ? Je l’ignore. Mais je suis sûre d’une chose, Sonic est un sacré veinard…
Hmmmm, pas bête l’animal…
Effectivement dans les jeux vidéo, le hérisson botté mondialement connu pour sa promptitude, est non seulement une célébrité mais en plus il échappe à un critère propre à ses semblables, la lenteur. Et par conséquent il n’endure plus la fatalité de son triste sort : mourir écrasé.
Monsieur Sonic, « lui », a la chance d’amasser des anneaux d’or, Monsieur Sonic peut faire signe du pouce accompagné d’un clin d’œil signifiant « qu’il maîtrise la situation », Monsieur Sonic sauve ses ptits copains... Bientôt Monsieur Sonic fera la vaisse… Nan mais j’vous jure plus frimeur que ce Sonic, tu meurs.
En général, Les animaux sont définis comme des êtres vivants dépourvus du langage, de raison et inintelligents puisqu’ils font preuve avant tout d’instinct. D’ailleurs le mot « bête » qui s’utilise également pour injurier une personne se montrant stupide, puise ses origines du mot latin « bestia » signifiant animal.
Or, dans le contexte du jeu vidéo, cette définition n’est pas valable, si ce n’est fausse dans certains cas. En effet, il est agréable de constater que notre passion, à l’image du cinéma et de l’animation, efface les différences entre l’homme et l’animal. Mieux, le jeu vidéo nous met dans leurs peaux pour que nous puissions les incarner et vivre leurs aventures, même si l’identification n’est pas aussi évidente et immédiate que pour un héros humain.
Cependant, le jeu vidéo les met sur un pied d’égalité, brisant cette barrière invisible que l’homme a toujours eu la nécessité de dresser entre eux. Ce besoin de supériorité et de domination disparaît par l’intermédiaire du jeu vidéo. Les animaux n’ont jamais été aussi proches de l’homme, leur ressemblant en tout point excepté l’apparence physique.
Nos amis les bêtes peuvent « penser », parler et vivre à l'effigie des êtres humains. Pour certains d’entre eux, il n’est pas envisageable de partir à l’aventure nu comme un vers (Earthworm Jim, StarFox, Crash Bandicoot, Banjo), d’autres ont décidé de gagner leur vie grâce à la musique (Um Jammer Lammy), une minorité s’est résignée à rester bête (Lemmings) et certains prennent un malin plaisir à se tirer sur la trombine (Worms).
Même ce brave et dévoué Yoshi qui se contentait de promener Mario où bon lui semblait, a décidé de voler de ses propres ailes. Sans omettre Dog’s life, simulation de toutou grâce à laquelle nous prenons conscience que la vie de clebard n’est pas si sereine… Quant à Conker, il est la preuve que les écureuils peuvent être cynique et avoir la bouche de bois. ^^
Abe, qui n’est pas vraiment un animal mais plutôt une sorte d’alien, nous prouve qu’en dépit d’un physique ingrat, un cerveau bien rempli est d’une grande utilité. D’ailleurs son périple ne serait t-il pas une métaphore de notre société ? Ce jeu ne nous démontre t-il pas ce qui aurait pu se passer si les animaux avaient été intelligents ? Encouragés et guidés par un leader, ne ce seraient-ils pas rebellés ? Les Muddokons sont réduits à l’esclavage et ne se doutent pas qu’ils finiront tôt ou tard dans une assiette, telle une cuisse de poulet. Grâce aux facultés intellectuelles de Abe, leur destinée ne se résume plus à finir en bien de consommation…
Les animaux sont donc retranscrits dans le jeu vidéo soit de manière réaliste et conforme à la vie soit de manière gratifiante et/ou complètement déjanté. Par exemple, Parappa n’est plus soumis au calvaire de la laisse et se déplace sur deux pattes alors que Ecco préfère rester fidèle à sa nature. Qu’ils soient héros, ennemis, personnages joués ou non, peu importe leur représentation, l’industrie du jeu vidéo ne les a pas oubliés.
Malheureusement, une fois la manette en main, nos chères bestioles demeurent de simples animaux de compagnie virtuelle et ce, quel que soit le jeu les mettant en scène.
Par le biais du paddle, nous avons le contrôle de leurs moindres gestes, nous réfléchissons et décidons pour eux afin qu’ils agissent comme nous l’entendons. Certes le jeu vidéo est mélioratif envers nos fidèles compagnons, mais au final, qui dispose librement de l’autre, hein ?
Encore et toujours cet animal démoniaque, l’homme.
Heureusement, je suis une femme.^^
