Kurukuru Kururin (GBA)

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Mowgli
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Kurukuru Kururin (GBA)

Message par Mowgli »

La version avec photos, légendes et notation est disponible sur http://www.misterpixel.org


Vous qui gravitez dans l'univers des jeux vidéo, mangas et j'en passe, il vous est arrivé déjà, j'en suis sûr, de tomber sur une version originale dans cette langue sidérante qu'est le japonais. Enchaînement d'infâmes borborygmes pour certains incultes notoires, langue subtile, complexe et terriblement exotique pour l'initié. Si le japonais vous semble étrange au premier abord, dites-vous bien que quand on commence à l'étudier et à le comprendre, cela se révèle parfois encore plus déroutant. Un des aspects les plus amusants reste l'usage d'"onomatopées". Je ne parle pas de termes enfantins ou familiers comme on en trouve en français, mais de vrais mots d'usage courant, à l'esthétique particulière, qui ne désignent pas seulement un son, mais aussi l'action à laquelle il se rapporte. Ainsi, kurukuru, en japonais, désigne pour un objet le fait de tourner sur soi-même, comme un bâton de majorette, des pales d'hélicoptère ou encore une toupie. Transformer un test de jeu vidéo en cours de japonais, y a pas à dire, faut vraiment que je me soigne.

Kuru Kuru Kururin est donc un jeu d'hélicoptère, mais n'allez pas chercher une quelconque série de missions commandos à bord d'un Apache, avec briefing du commandant Sylvestre, ici il s'agit d'aider Kururin, un bien mignon petit personnage, à chercher ses dix petits frères et sœurs, partis à l'aventure et perdus au milieu de dix mondes pour le moins inhospitaliers. Pour les sauver, il monte à bord de son hélico spécial, Helirin, et part explorer trente niveaux plus ou moins tarabiscotés. Vous devez déplacer l'engin dans quatre directions - l'action est vue du dessus - la principale difficulté étant que votre très longue hélice, elle, continue imperturbablement son mouvement, et vous amène à effectuer quelques acrobaties pour vous permettre de franchir des passages de plus en plus ardus. Les avatars, pistons, pointes, canons, s'accumulent pour vous retirer vos précieux points de vie. Vous disposez de trois vitesses de déplacement. Vous trouverez également des ressorts qui vous permettront de changer le sens de rotation. Le spectacle de cette tige multicolore, embrassant de son mouvement tournoyant courbes des décors et obstacles, dans un timing vertigineux, a quelque chose de, cinétiquement parlant, réellement spectaculaire.

Le mode aventure, autour duquel tourne l'histoire du jeu, vous propose dix mondes de trois niveaux chacun. Vous débutez avec trois cœurs de vie, sachant que la plupart des niveaux vous proposent en cours de chemin de recharger votre énergie. Chaque choc vous fait par ailleurs perdre trois secondes au chronomètre. Pour chaque niveau, il vous faut accomplir trois performances. Le fait de finir une mission vous permettra de passer à la suivante, mais si vous franchissez tous les obstacles sans être touché une seule fois, vous obtiendrez une sorte d'étoile du mérite. Le dernier objectif est de passer sous un temps imparti défini par Hare, votre instructeur. Le mode challenge vous propose quant à lui 55 stages, nettement plus courts et plus denses en action que ceux du mode Aventure, mais dont les règles sont similaires, à ceci près que vous ne disposez que de deux cœurs d'énergie. Ces deux modes vous font passer par toutes les émotions imaginables : agacement, devant la difficulté de certains passages, mais aussi quelques grosses poussées d'adrénaline lorsque la tension s'accroît à l'approche de l'objectif.

Au gré de vos missions en mode Aventure, vous récupérerez des ornements (oisillons, piquants, ondulations, effets lumineux…) dont vous pourrez affubler Helirin dans le mode Make Up. Dans le Practice, vous pourrez sélectionner un passage du mode aventure particulièrement difficile à vos yeux, afin d'en maîtriser toutes les subtilités. Gardons le meilleur pour la fin, le mode multijoueurs se pratique jusqu'à quatre. Il se déroule sous forme de courses sur un ou plusieurs niveaux, le jeu proposant toutes sortes d'options pour équilibrer les chances entre les participants. Ce mode donne comme d'habitude une nouvelle dimension au jeu, a fortiori par le fait qu'il ne faille qu'une cartouche pour lancer une partie. Même si les graphismes des trois écrans sans cartouche sont alors de moindre qualité, le fun est là et le résultat est proprement réjouissant. Petit détail hilarant : en fixant la longueur des pales à zéro, le jeu tourne à la course de pois chiches, forcément un peu bourrin, profondément idiot, mais aussi totalement éclatant.

Kurukuru Kururin est un jeu techniquement très propre, avec une mention spéciale pour des musiques bien agréables, s'inscrivant dans une certaine tradition du jeu vidéo, avec des mélodies bien fichues et des bruitages pas trop stressants. Les décors simples mais très fins transpire d'une certaine esthétique ma foi fort bien inspirée ; le jeu est fluide est surtout bien maniable, même si on regrette par moment l'absence d'un stick analogique qui trouverait toute son utilité sur un tel soft. Si le mode multijoueurs est vraiment réussi, les modes un joueur sont quant à eux souvent agaçants, tant certains passages s'avèrent difficiles. On classera donc Kurukuru dans la catégorie des jeux qu'on allume histoire de tuer dix minutes de temps pendant la pub à la télé, ou dans le métro, mais pas dans celle des jeux qui vous scotchent des journées entières à l'écran de votre GBA. Pourtant, paradoxalement, le faible nombre de niveaux fait qu'on en vient à bout en quelques heures. Kurukuru Kururin reste un jeu dynamique, qui plait par son originalité et son ambiance très agréable, mais déçoit par son gameplay parfois trop répétitif et sa durée de vie trop courte. On espère que ces bémols seront corrigés dans la suite Kururin Paradise, prévue avant la fin de l'année.

Mowgli
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