Viewtiful Joe

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Capitaine Caverne
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Viewtiful Joe

Message par Capitaine Caverne »

ok c'est pas de dernière fraicheur mais bon... c'est juste pour avoir un avis ;) (c'est déjà paru

Capcom prend des risques !
Capcom est un éditeur mythique dans l’histoire du jeu-vidéo. Jugez plutôt : Ghouls ‘n Ghosts, Street Fighter 2, Final Fight, Resident Evil, tous sont issus des équipes de la firme asiatique. Ces dernières années, malgré le succès de son désormais classique survival-horror « Resident Evil » (sur Playstation puis Dreamcast et GameCube), Capcom a du mal à faire face à la perte de vitesse du jeu d’arcade (son domaine de prédilection). Pour autant, l’éditeur au logo or et bleu n’a pas perdu son imagination et ose sortir de la logique de développement actuelle qui voudrait qu’on ne fasse que des suites de classiques ou des adaptations de films.
C’est donc une réelle prise de risque que de sortir ce Viewtiful Joe et cela à plus d’un titre : d’une part, il réhabilite un genre délaissé depuis quelques années (le beat ‘em all, qui plus est en 2D), d’autre part, il opte pour une esthétique assez particulière, mélange de cell shading et de comics underground.

Un jeune qui n’en veut.
L’histoire n’est qu’un prétexte à une série de 7 niveaux de castagne intense. Néanmoins, elle permet de situer un peu mieux l’univers et le ton de l’aventure : Joe est un jeune branleur barbichu à casquette du genre à brailler des « Wazaaaaaaaa, dude ! » toutes les 10 secondes. Joe donc, n’est pas ce qu’on appelle « un individu productif » : il préfère nettement passer ses journées au cinéma à voir et revoir les aventures de son idole, Captain Blue, un super-héro à la dégaine de loser et aux abdos Kronenbourg.
Un jour qu’il est au cinéma avec sa copine (une blonde légèrement bêcheuse qui aimerait bien que son Joe s’occupe un peu plus d’elle) à regarder la dernière aventure de Captain Blue, le film prend une tournure inattendue : Blue tombe au combat et revient inviter Joe, l’élu, à poursuivre son combat contre les forces du mal tintintin ! Joe est alors projeté dans l’écran (comme dans « Last action hero ») et acquiert les pouvoirs de Captain Blue (du moins, une partie au début). Et c’est parti pour 7 niveaux mêlant platerforme (un peu) et castagne (beaucoup) dans le plus grand délire.

Tatanne ton prochain, ça fait du bien.
Mettons les choses au point tout de suite, Viewtiful Joe est ultra-jouissif et on n’en attend pas moins d’un beat ‘em all. Le parti pris de faire évoluer Joe dans un environnement en 2D est culotté en cette période de tout 3D mais pourtant, le résultat est très efficace grâce à ses subtilités de gameplay bien pensées.
En effet, au fur et à mesure de sa progression, Joe croise Captain Blue et à l’issu d’un combat, ce dernier lui enseigne ces techniques d’attaque : ralentir le temps, l’accélérer et zoomer. Dans l’absolu, ça a l’air un peu simpliste mais c’est nettement plus fun dans la pratique :


Ralentir le temps : après avoir esquivé une attaque (en sautant ou en se baissant), l’ennemi sera momentanément dans les vappes. Joe pourra alors en profiter pour ralentir le temps, lui permettant ainsi de porter des coups très puissants (dont on ressent vraiment l’impact malgré le ralentissement) et d’enchaîner des combos démentiels grâce auxquels le joueur gagne des viewtiful points qu’il pourra échanger contre des upgrades. Cette faculté à ralentir le temps a aussi pour effet de ralentir les hélices, permettant d’atteindre vilains et éléments du décor inaccessibles ou encore d’agir sur l’intensité des explosions ou la force des coups portés par Joe (assez pratique pour déplacer certains objets).
Accélérer le temps : Joe pourra alors porter une foultitude de coups jusqu’à s’enflammer (les coups ainsi portés seront plus puissants et pourront allumer des torches qui ouvriront des portes).
Zoomer : ce pouvoir permet à Joe de balancer des coups pieds circulaires dévastateurs, de faire des sauts impressionnants ou de briser certains sols et plafonds.
Cependant, comme bien souvent, tout don à son revers et c’est aussi le cas dans Viewtiful Joe. En effet, il faudra jongler avec une barre de pouvoir qui, si elle est vide, fera retrouver à notre héro sa forme humaine sans capacités particulières.
Une fois ces paramètres intégrés (assez rapidement) et en combinant ces attaques, le jeu devient un gigantesque délire parfaitement relayé par un artwork original et bien inspiré.

Oh que c’est zouli !
L’arrivée du cell shading (ce rendu visuel qui donne aux graphismes un coté comics/manga) avec Jet Set Radio a été une petite révolution dans le domaine vidéo ludique, laissant la porte ouverte à une débauche créative. Jusqu’à présent, on était resté dans un registre assez classique (hormis XIII sorti il y a peu, plus original) bien que toujours agréable. C’est là que Viewtiful Joe est réellement original.
Le graphisme semble tout droit tiré de comics underground aux couleurs tranchées (le rose domine sur des fonds plutôt pastels), aux ombres appuyées et à l’encrage si personnel. Au premier abord, on peut être rebuté par cet esthétisme inhabituel (surtout lors de la première mise en main, quand on contrôle un Joe sans pouvoir derrière un filtre façon « vieille pellicule de cinéma ») mais la prise en main contribue à dissiper définitivement les dernières appréhensions et on finit par succomber au charme si particulier de Viewtiful Joe.

Dur, dur d’être un héro.
Fun, jouable, beau… mais terriblement dur ! Seulement 7 niveaux se dit-on en commençant… mais bien vite on déchante (heureusement quelque part, c’eut été dommage de ranger le mini-DVD si vite – surtout au prix auxquel sont vendus les jeux). Les niveaux sont longs, bien relevés et il faudra s’y reprendre à plusieurs fois pour réussir à bien avancer, rien qu’en mode « Facile » !
Attaquer le mode « Normal » est déjà une autre paire de manches et risque de vous faire vous arracher les cheveux ! Mais reste le challenge de terminer tous les niveaux avec le meilleur score/grade possible (Viewtiful), de débloquer toutes les upgrades, tous les bonus… et ça ne sera pas chose facile !
D’ailleurs, c’est la que se situe le principal point noir du jeu : une difficulté vraiment trop élevée qui finira par venir à bout de la ténacité des joueurs les plus coriaces. Les check points ne sont pas légion et il ne sera pas facile de gagner des vies (on préfèrera généralement dépenser ses Viewtiful Points dans l’achat d’upgrades). Mieux vaut donc ne pas se fier aux graphismes un peu infantiles du soft, il sera difficilement accessible aux plus jeunes (même en mode easy…). Heureusement qu’il peut compter sur son charme pour se donner un goût de « reviens-y ».

Ainsi donc, Viewtiful Joe est un jeu que tout bon possesseur de GameCube se doit d’avoir ou au moins avoir essayé. Un plaisir puéril nous prend chaque fois que Joe enchaîne les zombies qui peuplent le jeu, enchaînant avec style combo sur combo ou encore quand il chevauche son vaisseau pour une session shoot ‘em up. Une vraie expérience vidéo-ludique comme on en voit malheureusement trop peu ces derniers temps. Un must have.
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